Littérature et écologie: pour un dialogue au profit de l’environnement

Littérature et écologie: pour un dialogue au profit de l’environnement

Reportage par Marigo Qoraj (BA)

Le vendredi 3 mai 2024, une journée d’étude absolument captivante a eu lieu à l’Université de Zurich, durant laquelle les mots « littérature » et « écologie » ont fusionné pour initier un dialogue vibrant au service de notre planète. Organisée par Zélie Stauffer, étudiante en MA en sciences de l’environnement et en littérature française, dans le cadre du module « Réalisation d’un projet pratique » dirigé par la Prof. Dr. Ursula Bähler, cette journée a été un véritable catalyseur de réflexions.

Comme l’a exprimé Christine Marcandier dans son ouvrage Littérature et écologie (2019), il est urgent de dépasser les dichotomies « nature/culture », « homme/animal » et de remettre en question les normes de domination établies si nous voulons sortir de la crise écologique.

Les questions centrales ayant guidé nos réflexions étaient les suivantes : quel rôle la littérature peut-elle jouer pour affronter la crise écologique ? Et comment peut-elle aider à dépasser l’opposition entre sciences naturelles et sciences humaines dans notre société ?

À travers un atelier d’écriture dirigé par Bruno Pellegrino, écrivain suisse romand, et des workshops offerts par les expert·e·s en sciences littéraires et écologiques Rachel Nisbet, Alice Leclerq et Ricardo Borontini, nous avons découvert les concepts clefs de l’« éco-poétique ».

Avec Ricardo Borontini tout d’abord, nous avons plongé dans l’histoire de l’arbre, médité sur le concept de survie du plus fort et exploré des textes stimulants sur la biodiversité, le changement et l’équilibre des écosystèmes.

Les sujets abordés étaient aussi divers que vivifiants. De la place de la nature dans nos sociétés à l’influence de nos représentations artistiques et culturelles sur notre perception du monde, chaque débat a ouvert de nouvelles portes à la réflexion et à l’imagination : dans son atelier d’écriture, Bruno Pellegrino a en effet sollicité notre talent créateur autour de ces thématiques.

L’après-midi nous a réservé d’autres trésors intellectuels. À travers la lecture des textes de Lynn Margulis, Dorion Sagan et Philippe Descola, enrichis des commentaires d’Alice Leclerc, nous avons exploré les possibles dialogues entre biologie, philosophie, anthropologie et littérature. Les textes de Donna Haraway, David Kopenawa, Eduard Viveiros ont alimenté nos discussions sur l’écopoétique transculturelle, ouvrant des portes vers de nouvelles façons de concevoir le monde.

Enfin, Rachel Hossein Nisbet nous a initié·e·s à l’écopoésie, une forme d’expression qui tisse des liens entre les connaissances et les perceptions pour éveiller les consciences. L’expérience de « erasure poetry » nous a fait sentir la perte de notre nature, de nos espèces, tout en nous rappelant que chaque mot effacé peut laisser place à une nouvelle lecture, une nouvelle vision.

En clôture, un échange animé a eu lieu avec les intervenant·e·s ainsi qu’avec l’écrivaine haïtienne Kettly Mars, qui était ce semestre la professeure invitée de la chaire de littérature de l’ETH où elle proposait un cours interrogeant le vodou, culte fortement enraciné dans la nature.

Cette journée d’étude a été bien plus qu’une simple rencontre académique. Elle a été un appel à l’action, une invitation à repenser notre relation à la nature et à œuvrer ensemble pour un meilleur avenir.

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